Solange Berger “se paye” la tête des Neuchâtelois

Article paru dans le Courrier Neuchâtelois

Mercredi 24 février 2010
par Alain Prêtre

Solange Berger n’est pas une artiste peintre de salon. C’est dans la rue que son travail s’exerce, et à Neuchâtel en particulier. Armée de son crayon et d’un cahier d’écolier, elle se met en chasse, à l’affût ou en billeaude, des gens qui vont lui être les héros de ses peintures. Place Pury ou Place du Marché, Solange attend sa proie. Elle ne croque pas n’importe quel badeaud mais celui qui a quelque chose de singulier. “Il faut que la personne ait un petit truc en plus, pas banal, soit dans son comportement et ou dans son habillement.”

Le début d’une histoire

Solange Berger aime les gens. “Je vois une beauté en eux et la relation avec l’humain m’intéresse”. Ces portraits croqués à la sauvette, ébauchés en deux ou trois coups de crayon, ne font pas dans le détail mais impriment juste une ambiance et immortalisent un souvenir. “Le mouvement, c’est la vie”.  Ces personnages racontent parfois le début d’une histoire entrouvrent une porte sur une certaine intimité. A Solange Berger d’écrire la suite sur la toile. Les personnages ne se reconnaîtront pas. Ils sont seulement suggérés. Ils sont en tout cas toujours à leur avantage. “J’arrange mes gens positivement. Je mets en valeur le côté beauté des relations, des gens qui s’aident et s’entraident”. L’artiste réunit souvent plusieurs personnages sur la palette et “les fait dialoguer”. Les tableaux de Solange mettent en lumière ces scènes de vie dans une ambiance douce et pastel. Cette artiste est venue à la peinture via la planche au dessin. ” J’ai fait un apprentissage de dessinatrice en bâtiment, mais c’est le dessin qui m’attirait”.

Episode américain

Solange Berger s’expatriera durant trois ans aux Etats-Unis pour “suivre son mari”. Elle profitera de cet épisode américain pour se perfectionner dans son  art graphique. De retour au pays en 2002, elle poursuit son cheminement artistique. L’être humain est au coeur de sa démarche. ” Il y a eu les Africains lors d’un voyage mais aussi les danseurs, des comédiens et probablement demain des étrangers ou des jeunes. L’humain l’alimente. ” C’est à son contact que je retire mes émotions”. Son amour des gens n’est sans doute pas sans lien avec la spiritualité qui l’anime. “J’ai fait trois ans d’études théologiques à Paris pour approfondir ma foi”. /APR